Projection de « Sans arêtes pour la vie » le vendredi 18 octobre à partir de 20h30 au Cinéma Le Phénix à Laragne.
Sans arête, pour la vie ! from Camille Morhange on Vimeo.
« Diplo-docus » sur les moyens d’être… « en santé »
Cette soirée films et débat est organisée en partenariat avec le cinéma Le Phénix, Kheper et les Amis du Monde Diplomatique 05 (AMD05). Elle se déroulera autour d’échanges avec le public (que nous espérons bavard et curieux), animés par Alain Dubos, ex-président de l’UNAFAM et les AMD05.
La discussion se prolongera amicalement dans le hall du cinéma, autour d’un verre.
« Sans arêtes pour la vie » (52 min.), c’est le nom d’un groupe de jeunes musiciens débordant d’enthousiasme pour leur passion, la musique. Mais pas seulement… Le groupe est engagé pour quelques mois dans un magnifique projet : monter un spectacle auprès et avec de jeunes handicapés.
Sons et images dépassent, dans ce documentaire, l’attente du spectateur sur un sujet qui, au premier abord, pourrait ne pas être aguichant. Or, le résultat est exactement le contraire : tout en légèreté, allégresse et bonne humeur, thème et choix filmiques de la réalisatrice Camille Morhange, se conjuguent pour nous faire partager un projet particulièrement vivifiant, nous donner l’occasion de renouveler notre regard sur le handicap psychique, et nous interroger sur nos propres capacités à générer de la joie dans nos vies.
« La psycyclette » (16 min.) traite également d’un projet d’aide à des adultes malades psychiques, mais cette fois, par le sport. Ce court métrage où les interlocuteurs se livrent à nous avec une belle authenticité met en scène malades, associations diverses, bénévoles, autour d’un projet organisé localement, avec notamment, l’hôpital psychiatrique de Laragne.
L’urgence des questions environnementales inédites actuelle, la difficulté des choix sociétaux qui en découlent et auxquels nous sommes soumis à nos corps et âme défendant, le cours particulier de nos vies individuelles qui se rajoute à tout cela, ne met personne à l’abri de malaises plus ou moins déclarés. Une des questions abordées sera celle des moyens financiers nécessaires et incontournables dans le domaine de notre santé à tous, y compris au sens très large. Comment faire perdurer les types de projets évoqués dans les deux courts-métrages donnés en exemple ce soir ? Sont-ils luxe inutile ? Inadaptés ? Secondaires ? Alors, où situerions-nous les priorités en matière de santé, à l’heure où les urgentistes prolongent aujourd’hui, une grève de plusieurs mois ? Quelle est la tendance des orientations politiques en matière de santé ? Quelle est la face cachée (avec le concours des médias) des choix en cours ? (cf Frédéric Pierru, « Le cauchemar de « l’hôpital » du futur », Le Monde diplomatique, octobre 2019).
Articles divers parus dans Le monde diplomatique :
Le cauchemar de « l’hôpital du futur » par Frédéric Pierru (octobre 2019).
Ici :
on peut écouter l’article complet paru dans le Monde diplomatique de ce mois-ci.
La médicalisation de l’expérience humaine par Gérard Pommier (mars 2018)
Une perturbation de l’humeur, des moments de chagrin ou de tension sont-ils toujours signes de maladie ? La psychiatrie européenne a longtemps su en évaluer la gravité et trouver les prescriptions appropriées, du médicament à la cure psychanalytique. L’industrie pharmaceutique incite en revanche, sous couvert de science, à transformer des difficultés normales en pathologies pour lesquelles elle offre une solution.
Alzheimer, maladie politique
par Philippe Baqué (février 2016)
L’augmentation rapide du nombre de diagnostics de la maladie d’Alzheimer représente un défi inédit pour l’humanité. Misant sur un marché potentiel colossal, l’industrie pharmaceutique recherche frénétiquement — et jusqu’ici sans succès — un médicament ou un vaccin miracle. L’intérêt des personnes malades et de leurs proches invite cependant à repenser les politiques publiques et l’approche thérapeutique d’une affection encore bien mal connue.
Fous à délier
par Mathilde Goanec (janvier 2015)
Les derniers hôpitaux psychiatriques judiciaires italiens devraient disparaître dans les prochains mois. Cette mesure, saluée par les militants de l’abolition de l’enfermement, parachève un long combat contre les préjugés ayant trait à la dangerosité des malades mentaux. A Trieste, des pionniers expérimentent avec succès des approches thérapeutiques alternatives depuis le début des années 1970.
La bible américaine de la santé mentale
par Gérard Pommier (décembre 2011)
En 2013, l’Association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association, APA) doit faire paraître la cinquième version de son répertoire des maladies mentales, connu sous le nom de DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Une version préparatoire se trouve déjà en ligne pour discussion.
Or il ne s’agit pas d’une mince affaire : initialement destiné aux Etats-Unis, cet outil utilisé à des fins statistiques et pour établir les diagnostics des « troubles mentaux » jouit d’une influence considérable à l’échelle mondiale. En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est très rapidement appuyée sur le DSM, créé en 1952 — comme elle l’avait fait avec son prédécesseur, le « Medical 203 », préparé par le département de la guerre américain —, pour rédiger la classification internationale des maladies (CIM).
Traitement sécuritaire de la folie
par Patrick Coupechoux (décembre 2009)
La castration physique pour un violeur ? Pourquoi pas, a répondu la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie, lors d’un débat parlementaire. Cette conception antique du droit (œil pour œil, dent pour dent) rejoint, dans un autre domaine, celle de la psychiatrie ramenée, au fil des réformes, plusieurs décennies en arrière. Les changements entrepris par M. Nicolas Sarkozy font de tout malade mental un individu dangereux dont la société doit se protéger — et non un être humain qui doit être soigné.
Même la folie a cessé d’être innocente
par Patrick Coupechoux (juillet 2006)
Depuis vingt ans, par petites touches, les gouvernements successifs ont démantelé la psychiatrie publique. La suppression de dizaines de milliers de lits dans les hôpitaux s’est accompagnée d’une approche de plus en plus sécuritaire. Considérés comme dangereux plus que comme souffrants, trop de malades sont envoyés en prison. On en revient à une conception asilaire de la « santé mentale » qu’on croyait pourtant dépassée.