mardi 17 avril à 20h30 au Cinéma Les Variétés à Veynes. (Localisation ici.)
La projection sera suivie d’une rencontre avec l’association "Court circuit" et les membres de "Ciné mon mardi" de Veynes.
"... chaque homme est un morceau du continent, une partie de l’ensemble."
Nul homme n’est une île est un voyage en Europe, de la Méditerranée aux Alpes, où l’on découvre des hommes et des femmes qui travaillent à faire vivre localement l’esprit de la démocratie et à produire le paysage du bon gouvernement.
Des agriculteurs de la coopérative les Galline Felici en Sicile aux architectes, artisans et élus des Alpes suisses et du Voralberg en Autriche : tous font de la politique à partir de leur travail et se pensent un destin commun.
Le local serait-il le dernier territoire de l’utopie ?
D’où vient le titre Nul homme n’est une île ? C’est le premier vers d’un poème de John Donne du début du XVIIème siècle :
« Nul homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain. »
A partir de cette situation prophétique en cette époque du Brexit, Dominique Marchais déploie un argumentaire sensible autour de la beauté et de la grandeur du vivre ensemble, Il s’inspire aussi d’une fresque du XIVème siècle d’Ambrogio Lorenzetti (1338), Les Effets du bon et du mauvais gouvernement. Ces quelques vers et motifs picturaux ont valeur de parabole pour développer trois portraits de groupes de résistants, trois voyages au pays de la solidarité.
Dominique Marchais recueille la parole des différents intervenants, non parce qu’ils seraient exemplaires ou représentatifs de quelque chose (le documentaire reposant trop souvent sur de tels cas), mais pour tisser de l’un à l’autre une continuité de pensée, confronter leurs démarches, ouvrir le champ d’une réflexion commune. A ce titre, il n’oublie jamais de filmer ses interlocuteurs dans leur environnement, de les situer dans ces lieux qu’ils tentent, chacun à sa façon, de préserver de l’emprise du marché. Car l’enjeu de ces démarches ne réside pas en un simple "retour au village" ni ne consiste à générer de micro-économies locales. Cet enjeu n’est autre que la beauté menacée du monde que nous avons en partage.
Ce que meut le film, au delà des ces considérations politiques et écologiques, c’est d’abord cette patience, un rythme du montage qui est celui de la marche, une façon d’arpenter le paysage avec attention. Un rythme, un temps qui évacuent des idées imposées et laissent au contraire place à la réflexion et à une forme de méditation.
Une maison de bois sur la colline, le tracé d’une voie de chemin de fer ou un champ d’orangers suffisent parfois à raconter la vie des hommes, leur impact plus ou moins harmonieux sur le paysage. C’est l’une des élégances de ce film réconfortant.
d’après Dossier de presse, Positif, Le Monde, Les Cahiers du cinéma.
2014 La Ligne de partage des eaux
2010 Le Temps des grâces
Le dossier de presse complet est ici.